Compte-rendu de la réunion de bureau des Rascoliens du 14 décembre 2013

Pour débuter, le président Alain Galard diffuse un film de promotion interne issu de la société Continental dans laquelle il officie. Il informe au passage les participants des bons résultats du site de Foix (récompensé en interne l'an dernier) dans le domaine de la qualité, rompant ainsi avec le discours habituel sur le caractère inéluctable du déclin industriel français. Ce document présente notamment le site de Toulouse (sur lequel il semble que l'activité soit bien repartie, malgré les menaces de fermetures ayant circulé quelques années auparavant) à travers les hommes et femmes qui y travaillent. C'est ce dernier aspect qui a attiré l'attention d'Alain. Il trouve que c'est un exemple intéressant, au regard du projet de l'association d'utiliser le support vidéo pour faire la promotion des filières techniques. Il précise que, d'après ses informations, ce petit film de 5 minutes environ aurait coûté aux alentours de 8000 €.

Lionel Brun remarque que le prix est au final très modeste au regard du résultat. Il souligne aussi l'aspect muet du film qui ne communique que par les images et quelques mots écrits à l'écran.

A. Galard enchaîne ensuite sur un "avis de recherche" concernant une journaliste de France 2 qu'il avait rencontré il y a de cela quasiment trente ans, à l'occasion d'un reportage sur la pêche de la truite : Isabelle Delion. Celle-ci pourrait être un contact utile dans le cadre du projet de communication de l'association.

Patrick Gatines indique qu'il a vraisemblablement les coordonnées de cette journaliste chez lui. Il les transmettra.

A. Galard informe le C.A. qu'il a, comme promis lors de la dernière réunion, retrouvé le règlement du prix Claude Fabre. Il s'agit en l’occurrence de l'édition de 2006.

L. Brun, après avoir brièvement rappelé les buts poursuivis par cette manifestation (aider financièrement un projet à caractère sportif), esquisse un calendrier prévisionnel d'organisation, avec un lancement fin février, début mars et une remise des prix courant mai.

Michel Teillol rappelle qu'il y a eu d'autres éditions depuis 2006 (2 ou 3).

Michel Gardes demande quelle est la personne qui se charge de relayer l'information au sein du lycée.

M. Teillol évoque le contact "historique" Claude Martin, professeur d'E.P.S.

L. Brun informe cependant que C. Martin a depuis pris sa retraite, mais qu'il (Lionel) a parlé du prix à plusieurs collègues d'E.P.S. dont Jean-Luc Gaubert, qui semble le plus à même de reprendre le flambeau.

M. Teillol indique qu'il a toujours dans ses archives le modèle de l'affichette utilisée lors des précédentes éditions. Il se propose, avec A. Galard, de s’occuper concrètement de l'organisation. Il profite d'avoir la parole pour informer l'assistance que Paulette Vicente ne pourra pas assister à la réunion.

L. Brun fait un rapide rappel des discussions de la dernière réunion du C.A. (voir compte-rendu associé) et demande à P. Gatines combien de filles sont cette année élèves du Lycée Professionnel.

P. Gatines répond qu'il n'y en a qu'une en seconde et trois en tout ! Et ce malgré une tentative de démarchage (projet a priori avorté) des troisièmes suite à la constatation de leur absence totale dans les classes de secondes professionnelles l'an dernier. Il considère qu'il y a des choses à faire en s'appuyant sur la Dépêche du Midi. Il saisit l'occasion pour évoquer une manifestation traitant justement de la question de l'emploi féminin : les "Elles" de l'emploi. Celle-ci aura lieu à l'école des mines d'Albi le 23 janvier. Il propose que l'association y soit présente et fait passer une photocopie de la plaquette de l’événement précisant le programme et les intervenants (Mme la préfète du Tarn introduira notamment cette journée).

M. Teillol doute que cette manifestation s'adresse à des collégiens.

P. Gatines considère qu'il serait tout de même bon d'y être présent.

M. Teillol confirme que cela serait bien en termes de message, mais pas nécessairement pertinent du point de vue du public visé.

L. Brun rappelle l'état du projet de l'association, tel qu'il est ressorti de la dernière réunion du C.A.: la promotion des filières techniques auprès des élèves de 4e et 3e par le biais d'un film court et synthétique renvoyant vers les informations du DVD existant, qu'il a depuis pris soin de mettre sur internet. Il souligne l'écart qui existe aujourd'hui entre les entreprises pourvoyeuses d'emplois techniques qui recrutent et des élèves qui atterrissent bien souvent dans ces filières technologiques "par défaut" et donc sans motivation particulière.

P. Gatines considère que le petit film du DVD sur la filière des Techniciens d'Usinage est bien construit avec notamment des témoignages d'anciens.

L. Brun présente à cette occasion à l'assemblée le résultat de son travail de compilation des documents vidéos du DVD sur le site internet. Il rappelle la volonté, collectivement exprimée lors de la précédente réunion, de choisir de préférence une fille, relativement jeune (tout en étant déjà insérée dans le monde du travail), pour témoigner de son parcours.

M. Teillol précise que l'origine "Rascolienne" de la personne n'est pas obligatoire, l'action visant à promouvoir les filières techniques de façon générale. Il indique que, selon lui, l'Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie pourrait faciliter la recherche de la perle rare.

Bernard Gilabert propose quant à lui de faire appel à l'Association Française pour le Développement de l'Enseignement Technique. Il fait part de son analyse personnelle concernant la situation de l'orientation vers les filières technologiques en constatant que la situation n'a pas évolué depuis quatre ans. Il évoque le travail de l'association "Ensemble pour l'emploi" qui permet, chaque année, à une quarantaine de jeunes (entre 25 et 45 ans) allocataires du RSA et dotés de formations (bac+2) inadaptées au marché du travail, d'être accompagnés dans leur recherche. Il invite à utiliser les dispositifs existants, tels que les bassins de formation et les Conseillers d'Orientation des collèges.

L. Brun demande quels mots utiliser dans le court message censé attirer l'attention et susciter la curiosité chez les collégiens.

M. Gardes donne des pistes d'idées reçues à contrer : métiers industriels durs, sales... Montrer que les filles ont toute leur place dans ces professions. Lutter contre le mythe selon lequel la durée des études est forcément porteuse d'emploi.

L. Brun se demande s'il faut mettre en avant la qualité de vie.

M. Teillol propose de parler salaires, d'être le plus concret possible.

L. Brun confirme que les salaires ont augmenté face au manque de candidats dans certains domaines. Cependant, il souligne parallèlement le fait qu'à l'heure actuelle, un certain nombre d'étudiants sortent de ces filières insuffisamment qualifiés, du fait de leur manque de motivation (orientation par défaut) qui ne permet pas un apprentissage efficace.

M. Teillol confirme le manque de candidats qualifiés sur le marché dans certains domaines techniques.

M. Gardes propose de mettre en avant l'utilité de l'industrie pour la société.

Robert Calvière insiste sur la nécessité de combattre le sentiment d'absence d'avenir pour l'industrie française accrédité par les annonces de fermetures d'usines relayées dans les médias.

P. Gatines estime qu'il y a deux façons de construire le film : soit déductive, progressive, soit par une reprise systématique (par le biais d'un micro-trottoir, par exemple) des clichés pesant sur les métiers techniques, de façon à casser les a priori.

M. Teillol lance l'idée de faire le "buzz" sur les réseaux sociaux utilisés par les jeunes visés. Ceci pourrait éventuellement être réalisé en découpant le message en mini clips suscitant l'intérêt.

B. Gilabert rappelle que, depuis cinquante ans, on bute sur les mêmes problèmes : l'évolution de l'industrie vers des métiers moins pénibles reste méconnue, l'industrie est mal répartie sur le territoire (contrairement aux services), ce qui induit des situations très différentes selon les bassins considérés (ex. : les salaires sont moins élevés dans le Tarn que sur Toulouse). Il confirme au passage le message de M. Gardes concernant la décorrélation entre la durée des études et les chances de trouver un emploi. Or, cette idée n'est pas encore passée dans l'opinion. Pourtant, les diplômes techniques, tels qu'ils sont construits depuis vingt ans, permettent l'adaptabilité tout au long de la vie. Ce dernier point devrait selon lui faire partie des messages à faire passer. Il précise qu'il n'est pas spécialiste en communication et que l'idéal serait d'en avoir à disposition.

Il ajoute, pour revenir à son propos, que les professeurs de collèges ne sont pas toujours de bons conseilleurs en matière d'orientation, principalement par méconnaissance. D'autre part, il fait le constat qu'une augmentation de 20 % des effectifs dans les filières techniques induirait une baisse sensible dans l'enseignement général, ce qui impliquerait des fermetures de classes et des réorganisations importantes, soulevant au passage nombre d'oppositions (parents, syndicats...). L'inertie du système n'est pas négligeable.

M. Teillol valide globalement les propos de B. Gilabert et ajoute qu'il constate bien souvent l'existence de filières sans rapport avec le bassin économique local.

P. Gatines narre le cas récent d'une tentative d'ouverture de formation sur les énergies (renouvelables notamment). Malgré des prises de contacts avec Pôle Emploi et la CCI, il n'a pas été possible de récupérer des informations intéressantes sur la pertinence d'une telle création dans le secteur. Il a fallu contacter directement les entreprises pour récupérer des informations qui semblaient par ailleurs positives. Malgré ces retours, la création a été refusée pour cause d'offre de formations déjà trop abondante !

B. Gilabert défend le principe de limiter le nombre de filières dans certains bassins économiques trop étroits. En revanche, il rejoint M. Teillol sur le sujet de l'inadaptation de certaines formations qui demeurent, cependant.

P. Gatines insiste sur l'aberration que constitue selon lui le fait de retoquer une création pour des raisons de quantité plutôt que d'adéquation.

B. Gilabert informe d'une baisse sensible de l'emploi technique / industriel dans le bassin strictement albigeois face à laquelle l’Éducation Nationale est obligée de limiter ses offres de formation. Il informe les membres du C.A. que le lycée Rascol (lycée technique et performant) est quasiment perçu par certains comme une "anomalie" dans le paysage Albigeois (peu attractif au regard de l'économie toulousaine). Il cite l'exemple d'Airbus où travaillent (ou ont travaillé) nombre d'anciens Rascoliens. Pour autant, il ne souscrit pas totalement à cette logique de quantité en comparant le problème à l'éternelle question de l’œuf et la poule, car si la baisse de l'emploi implique une baisse des formations, cette dernière risque fort d'amplifier le mouvement, alimentant alors un cercle vicieux. Il tombe ainsi d'accord sur le principe d'ouvrir une formation lorsque celle-ci est adaptée au tissu économique local. La vraie difficulté réside plus dans la capacité à fermer une formation qui ne serait plus en phase avec les besoins du territoire.

P. Gatines appuie de nouveau son propos par un autre exemple, celui du bac professionnel des métiers de l'Enseigne et de la Signalétique, qui ne dispose que d'une seule formation (n'accueillant en plus que des 1/2 promotions !) dans l'ensemble de l'académie (au lycée Guynemer) alors qu'il est peu probable qu'elle suffise à fournir les besoins de l'ensemble de la région. Il ajoute que cela est d'autant plus dommageable que cette filière est quasiment à parité en termes de genre des élèves.

L. Brun insiste sur le besoin de faire venir des élèves motivés. De lutter contre les préjugés et le manque d'information.

B. Gilabert loue la qualité et la diversité des formations dispensées à Rascol. Il s'agit de très bonnes filières permettant d'aller vers plusieurs domaines, au-delà de la spécialité initiale. Il est selon lui inutile de vouloir ouvrir trop de filières différentes. Les programmes des bacs professionnels et BTS sont selon lui suffisamment généralistes pour répondre à la plupart des besoins. En revanche, le manque de filles est criant et il s'agit d'un vrai problème qui n'est pas récent.

L. Brun appuie l'idée de se focaliser sur le démontage argumenté de clichés encore trop ancrés. Il tente d'établir une première liste des idées reçues (concernant les métiers techniques) évoquées jusque là :

    • pénibilité

    • payes faibles

    • métiers réservés aux hommes

P. Gatines, qui a eu l'occasion d'interroger des élèves de troisième à ce sujet, rapporte que, pour eux, une fille dans l'industrie est... Un garçon ! Il s'agit là d'un cliché très fort qui rendrait l'industrie incompatible avec la féminité. Il tombe d'accord avec L. Brun et les autres membres du C.A. pour contrecarrer cette idée de façon visuelle, en faisant de préférence appel (comme envisagé) à une fille pour apparaître dans la vidéo d'accroche. Ainsi, l'idée selon laquelle les filles ont toute leur place dans ces métiers passe sans forcément être verbalisée (le temps et la quantité efficace d'informations étant limités).

B. Gilabert précise qu'on trouve plus facilement des jeunes femmes ingénieures que techniciennes.

L. Brun propose d'insister sur la vitalité régionale plutôt que sur celle d'Albi en particulier (échelle plus adaptée à la réalité actuelle de l'emploi).

M. Teillol et B. Gilabert précisent qu'Albi est tout de même dynamique, mais que les projets, de par leurs tailles, sont moins visibles.

P. Gatines, rebondissant sur le portrait robot de l'intervenante voulue pour le message vidéo, évoque une ancienne élève de Rascol qu'il qualifie de "Lara Croft de l'usine".

L. Brun appelle à ne pas oublier que l'ensemble du message s'adresse à tous les collégiens et non seulement aux filles.

P. Garnier argumente que si le message de promotion des filles passe visuellement par le choix d'une intervenante (jeune femme épanouie qui parle), on contredit efficacement le cliché sans pour autant fermer le public (le message verbal étant quant à lui asexué).

L. Brun résume les étapes restant à mettre en œuvre, dans un temps limité :

    • écrire le scénario et le réaliser d'ici mars

    • trouver l'actrice principale et d'éventuels acteurs complémentaires (il évoque notamment des noms de jeunes filles dynamiques ayant déjà participé à la réalisation du DVD)

Il rappelle aussi l'intérêt de s'appuyer, si possible, sur des élèves intéressés par le support cinématographique (c'était le cas pour le DVD).

P. Gatines conseille de chercher à garder une certaine fraîcheur dans le film. Il indique qu'il va tenter de contacter la personne évoquée quelques instants plus tôt, "Karen Rataboule" (orthographe à confirmer), titulaire d'un bac professionnel PSPA, qui travaille dans l'albigeois.

B. Gilabert souscrit au choix d'une filière d'automatisme.

P. Gatines indique cette personne a vingt-deux ans, est passée par Rascol...

L. Brun considère aussi qu'il s'agit d'un bon profil pour le film.

B. Gilabert propose Élodie Heiraile (orthographe à confirmer), qui occupe un poste de chef de projet.

A. Galard évoque Hélène Barcella (sœur de l'international de Rugby), qui travaille chez Liebherr.

L. Brun ajoute le nom de Margaud Mélie (orthographe à confirmer) qui avait contribué au DVD. Il rappelle qu'il faut désormais concrètement préciser le story-board du message d'accroche.

M. Gardes propose de monter le groupe de travail à la rentrée pour avancer plus concrètement sur ce point.

L. Brun cite les noms des personnes présentes (qui acceptent) susceptibles de se joindre au groupe :

    • M. Gardes

    • P. Gatines

    • J Serin

    • lui-même

M. Gardes ajoute que Jean Serin (absent ce jour-là) avait donné son accord pour participer.

P. Gatines donne un exemple édifiant de jeune fille ayant dû batailler pour entrer en stage dans un service technique d'EDF qui refusait jusque là, pour des raisons pratiques (vestiaires, etc.), de recruter des femmes. Sa persévérance a cependant payé puisqu'elle est parvenue à être acceptée en stage et qu'à cette occasion, elle a pu, par son attitude et ses résultats, faire évoluer les mentalités au point de déclencher une volonté de féminisation des recrutements à venir. Elle a d'ailleurs été conservée en BTS en alternance à EDF.

M. Gardes précise que le groupe de travail pourra commencer à rédiger le story-board avant d'avoir les actrices.

Il aborde le sujet de la promotion de l'outil (film à créer + DVD existant) auprès des collégiens. Il lui semble qu'à l'occasion de la précédente réunion, le proviseur avait proposé d'ouvrir des portes dans les collèges. Il faudra penser à revenir vers lui.

L. Brun explique au passage que Mme le proviseur adjoint, Estelle Pezet, souhaitait assister au C.A. mais n'a finalement pas pu.

P. Gatines présente le logo "IndustriELLE & LUI" qui est une initiative du bassin de formation en direction des élèves de troisièmes pour encourager les jeunes filles à s'intéresser aux métiers de l'industrie, notamment lors du salon de l'orientation de Pratgraussals prévu le 7 février.

L. Brun confirme donc la réunion du groupe de travail dès la rentrée de janvier afin d'avancer sur la préparation du film.

M. Gardes demande si la journée "Les Elles de l'emploi" est connue des parents d'élèves.

P. Gatines se propose de contacter Mme le proviseur adjoint pour voir s'il est possible que Rascol y soit représenté.

L. Brun ajoute qu'il faudrait a minima que des "flyers" de présentation des filières du lycée y soient présents.

La réunion se termine un peu après midi. Rédaction: Pierrick GARNIER secrétaire adjoint.